A la Porte d'Apollon

Une chronique grecque, 1980-2015


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« Mon fils, prends garde, ne vole pas trop haut car le soleil ferait fondre la cire, ni trop bas, car les plumes seraient mouillées par les embruns de la mer.(...) C'est alors que l'enfant se sentit grisé par son vol audacieux, et cessa de suivre son guide ; dans son désir d'atteindre le ciel, il dirigea plus haut sa course. La proximité du soleil bientôt ramollit la cire parfumée qui servait à lier les plumes. La cire avait fondu ; Icare secoua ses bras dépouillés et, privé de ses ailes pour ramer, il n'eut plus prise sur l'air, puis sa bouche qui criait le nom de son père fut engloutie dans la mer azurée. » (Ovide, Métamorphoses, Dédale et Icare)



Un matin de juin 1980, à l'aéroport d'Athènes, les auto-mitrailleuses ont accueilli le visiteur. L'époque des colonels n'était pas très loin. Plus tard, débarquant du ferry du Pirée sur l'île de Naxos, la Grèce et moi avions rendez-vous à la Porte d'Apollon. Sans le savoir, je commençais 35 ans d'histoire commune avec elle.


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