1980-1987
jourdefeteBT1.jpg

Paris - été 1987 - « De sa lumière trop zélée, bientôt le jour cernera les détails non perçus. Parmi les fragments de pipes de terre, mille petits plombs de carabine brilleront dans la poussière. On pourra remarquer la peinture écaillée des sirènes, des zèbres, des fusées du manège qu'un forain tatoué démontera, puis entassera pêle-mêle sous les bâches à l'arrière du diésel... » Ce texte de mon ami Christophe Donovan ouvrait l'une de mes toutes premières expositions, « Jours de Fête » à Paris, au printemps 1989. Une vingtaine de tirages réalisés par Picto ornaient les murs de la galerie-restaurant « Le Bistrot Blanc ».

granderoueBT.jpg

Paris - été 1987 – La Grande Roue, jardin des Tuileries. Traditionnellement avec le mois d'août vient le temps des fêtes foraines. C'est le cas chez moi, ici, dans le sud, ou la fête populaire un peu désuète remplace les festivals culturels de juillet. Ce soir, les manèges s'ébrouent sur la grande place, en bas du rocher... C'était la même chose à Paris, au Jardin des Tuileries, qui était envahi par les forains au beau milieu de l'été. Peut-être est-ce encore ainsi aujourd'hui... Cette image, elle a fait l'affiche de l'une de mes toutes premières expositions parisiennes, « Jours de Fête ». J'ai du mal aujourd'hui à retrouver cette naïveté qui me permettait de capter ces instants un peu magiques, un peu tristes parfois, un peu ridicules aussi, instants typiques des fêtes d'avant...

VeniseBT2.jpg

Venise, Fondamente Nuove, Italie – Novembre 1987. Vous avez pu remarquer que j'aime bien les ports, les bateaux, l'ambiance maritime des départs... Ca ne date pas d'hier. Cette photo du vaporetto en partance a été prise par un matin de novembre, quand la brume envahit Venise. C'était notre premier séjour dans la Cité des Doges. La nuit d'avant, nous nous étions perdus dans les ruelles fantomatiques. Fondamente Nuove, pour moi, c'est une image mythique de Willy Ronis, toute en contre-jours, lumineuse. Celle-ci est son négatif.

VeniseBT.jpg

Venise, Fondamente Nuove, Italie – Novembre 1987. Vous avez pu remarquer que j'aime bien les ports, les bateaux, l'ambiance maritime des départs... Ca ne date pas d'hier. Cette photo du vaporetto en partance a été prise par un matin de novembre, quand la brume envahit Venise. C'était notre premier séjour dans la Cité des Doges. La nuit d'avant, nous nous étions perdus dans les ruelles fantomatiques. Fondamente Nuove, pour moi, c'est une image mythique de Willy Ronis, toute en contre-jours, lumineuse. Celle-ci est son négatif.

lemans87BT.jpg

24 heures du Mans - Le Mans – juin 1987. J'ai toujours adoré les courses automobiles, et dès l'âge de 10 ans, je me passionnais pour les 24 heures du Mans que je regardais avidement sur la télévision noir et blanc de mes grands parents. Il va sans dire que dès que je l'ai pu, je me suis rendu sur le célèbre circuit pour assister à cette course mythique. La première fois, c'était en 1977. J'ai dû y retourner 5 ou 6 fois, dont cette année-là, 1987. La grande époque des « Groupe C », ou Porsche, Jaguar, Mercedes, Nissan se disputaient la victoire. A l'époque, on pouvait encore se promener (assez) librement dans les stands pendant la course. Cette image d'un monstre mortellement blessé, tapi dans son garage, la nuit, est typique de l'ambiance des 24 heures. Hélas, maintenant, on ne peut plus se promener dans les paddocks. Etre parqué derrière les barrières m'ennuie. Je ne vais plus au Mans...

GarangerBT.jpg

En shooting avec Marc Garanger - Au large de Quiberon – France, été 1987. Ce jour-là, j'étais en prises de vues avec Marc Garanger, pour le compte d'un de mes clients opticien (je travaillais alors en agence de publicité comme directeur de création). Un temps à ne pas mettre un marin dehors, vent et grains s'étant invités à la fête. Même le skipper (connu, mais dont je ne me souviens plus du nom) faisait grise mine. Pas Marc, qui s'amusait comme un fou avec ses Nikon. Et shootait en Ekta 160, histoire de pimenter le tout. Marc Garanger, pour les plus jeunes, s'est fait connaître par d'extraordinaires portraits de femmes algériennes réalisés pendant la guerre d'Algérie. Marc shootait beaucoup, mais jamais au hasard. Du grand art. J'ai réalisé plusieurs campagnes de pub avec lui, et nous sommes restés en contact malgré les années. Il y a quelques jours, il a fêté ses 80 ans. Bon anniversaire, Marc ! (Sur la photo du dessous, Marc est à gauche, et moi à droite. On voit clairement celui qui bosse...;-)

espagneBT.jpg

Grenade - Espagne - Avril 1987. Je m'étais juré de ne pas mettre les pieds en Espagne tant que Franco serait au pouvoir... Peut-être à cause de l'histoire personnelle de mes professeurs d'espagnol au lycée, réfugiés de la guerre civile... Il m'a fallu quelques années avant de me décider à finalement aller voir ce qui se passait là-bas. C'est essentiellement en Andalousie que nous avons fait nos premiers pas hispaniques. Avec le recul, ces images ne donnent qu'un pâle reflet de cette extraordinaire lumière blanche typique du grand sud de la péninsule. Par contre, y retournant maintenant presque tous les ans, on peut mesurer à quel point le pays a changé en 30 ans. Et j'ai toujours dans la tête cette chanson immortalisée par Paco Ibanez, « Andaluces de Jaen » quand je suis là-bas.

SpaF1BT.jpg

Grand Prix de Formule 1 de Belgique - Spa Francorchamps - Mai 1987. Avec mon agence de publicité d'alors, nous tournions un film promotionnel pour un client pétrolier sponsor d'une écurie de Formule 1. C'était sur le mythique circuit de Spa, dans les Ardennes belges. Evidemment, toutes les portes nous étaient ouvertes, et j'en ai profité pour glaner quelques images des équipes au travail. Ces mécaniciens de l'écurie Zackspeed n'étaient pas à la fête, leurs bolides étant d'une fiabilité douteuse. Et la pluie, comme souvent, n'arrangeait pas les choses, sauf pour un certain Ayrton Senna qui faisait déjà des miracles... Le dimanche matin, le film était terminé, et nous repartions pour Paris. Nous avons offert nos laisser-passer à deux spectateurs ébahis pour qu'ils puissent assister gratuitement à la course. Je pense qu'ils s'en souviennent encore.

Jersey kaikouraBT.jpg

Jersey - mai 1986 (en haut) / Kaikoura - Nouvelle Zélande - janvier 1993 (en bas). C'est toujours intéressant, les bords de mer. Dans n'importe quel coin du globe, le littoral a le don d'attirer les architectures de mauvais goût, les activités professionnelles originales, les attitudes inhabituelles. Ca doit être ça, la magie de la mer. Je ne me souviens que très peu de des circonstances de prises de vue de l'image du haut, mis à part qu'il faisait un temps fort maussade, mais que visiblement cela ne dérangeait pas ces touristes qui voulaient déguster leur glace. Le vendeur, lui, avait plutôt l'air de s'ennuyer gravement. Cette image, je l'aime toujours bien, il y a un climat, comme on dit. Elle a fait partie de ma toute première exposition à Paris en 1987. La grosse écrevisse, elle, a été capturée à Kaikoura, sur la côte est de la Nouvelle Zélande. Kaikoura est l'un des «spots» où l'on peut le mieux admirer les baleines dans le monde. C'est aussi un paradis pour les pêcheurs d'écrevisses. Ce soir-là, nous en avons fait un festin pour une bouchée de pain. Le lendemain, on prenait la mer pour rencontrer les cétacés. Une sortie plutôt sportive …

ToroBT.jpg

Sur la route … Andalousie, Espagne, mai 1987 – Pizen, République Tchèque, printemps 1998 Longtemps ces taureaux immenses, publicités pour la marque de spiritueux Osborne, ont jalonné les routes d'Espagne. Celui-là, nous l'avions croisé en revenant de Séville, quelque part en Andalousie. Il rappelait à notre bon souvenir les nombreux verres de « fino » ingurgités dans les bars de la belle andalouse. Petit à petit, les toros ont déserté les routes espagnoles, la législation anti-alcool a fait son travail. Sur l'image du bas, c'est l'aigle de Mattoni, une eau gazeuse tchèque, qui nous fait signe. Quelques kilomètres plus loin, aux abords de Pizen, patrie de la bière, la Citroën de mon frère décidait de rendre l'âme. Il s'ensuivit un périple mémorable avec un taxi tchèque pour rejoindre l'Allemagne. Durant les mois à venir, moi aussi, je vais reprendre la route. Un long périple grec pour terminer un projet photographique commencé il y a 35 ans. Mes posts seront moins nombreux, mais malgré les années d'écart, resteront d'actualité. Dans les semaines à venir, vous aurez droit à une série d'images sur la patrie d'Ulysse...

Naxos80BT.jpg

La Porte d'Apollon – Naxos, Cyclades, Grèce – Juin 1980 Yaya et la « mopet » - Naxos, Cyclades, Grèce – Juin 1980 Un jour de juin 1980, débarquant du ferry venant du Pirée, la Grèce et moi avions rendez-vous à la Porte d'Apollon … Ces images sont parmi les premières que j'ai réalisées cet été-là à Naxos, alors que nous venions retrouver mon ami Christophe parti s'installer au fin fond des îles pour écrire. Une retraite dans une modeste cabane de berger sur les collines dominant la mer Egée, tel Leonard Cohen et sa Marianne à Hydra dans les années 60... « Christo » nous avait attendu au bar du port, inévitablement devant une bière Amstel locale. Depuis cette époque, la Grèce ne m'a pas quitté. Quand je passe encore sur la plage de Prokopios, je repense à nos jeux stupides consistant à aller repêcher les bouteilles de bière que nous lancions dans les eaux turquoises. Cette année, je met un terme à 35 ans de passion photographique avec la Grèce. Un projet qui s'appellera tout naturellement « Aux portes d'Apollon »...

spiritoflemans.jpg

L'esprit des Hunaudières – 24 heures du Mans – milieu des années 1980 Ce week-end, comme chaque année à la mi-juin, se déroulent les 24 heures du Mans. Je n'y prête plus beaucoup d'attention aujourd'hui, même si la lutte pour le titre rassemble des marques mythiques comme Porsche, Audi ou Toyota. Mais l'esprit de la course a tellement changé, sécurité, secrets technologiques et marketing obligent. Dans les années 80, on pouvait alors encore entrer dans les stands, s'asseoir « backstage » avec les mécanos de Jaguar cassant la croûte, discuter le bout de gras avec les pilotes. Les dernières fois ou je me suis rendu sur le circuit, c'était en 1995 et 1998, je crois. Tout avait déjà changé. Plus question d'approcher sans une ribambelle d'accréditations. Tant pis pour les Hunaudières, l'odeur des frites et du carburant.

lemans89BT.jpg

Le chien des 24 Heures - 24 h du Mans - Le Mans, juin 1987 et juin 1989. Je l'ai déjà dit ici, j'ai longtemps été un fan des courses automobiles d'endurance, et tout particulièrement des 24 heures du Mans. Je me suis rendu de nombreuses fois sur le circuit, histoire de me plonger dans le bruit et l'odeur des bolides. Histoire aussi de photographier les à-côtés de la course, toujours amusants. En 1987, j'avais tiré le portrait de ce chien fasciné par ce qui se passait sur la piste, du côté de Mulsanne. Il était bien équipé, avec son casque anti-bruit. En recherchant dans mes archives, j'ai retrouvé le même chien, photographié deux ans plus tard, en noir et blanc. Toujours avec son casque, toujours aussi passionné. Comme quoi, il n'y avait pas que moi pour fréquenter régulièrement le circuit de la Sarthe...

fontainesBT.jpg

Fontaines... Jardins de Tivoli (en haut) et Via del Babuino, Rome- Italie – Printemps 1987 Celles et ceux qui me lisent le savent, je suis un grand fan de l'Italie, et de Rome en particulier. Peut-être que la naissance de mon père à Civitavecchia et les nombreuses années que mon grand-père a passé là-bas y sont pour quelque chose. Ces fontaines m'avaient attiré, non pas parce que, comme celle du Babuino, elles sont célèbres, mais parce qu'elles avaient emprunté quelques accessoires incongrus à la modernité, ce qui les rendait encore plus séduisantes. Pour les immortaliser, j'avais utilisé alors un petit Minolta CLE, un bijou avec son objectif de 40 mm, version moderne du Leica CL. Le joli bébé a fini par être volé deux ans plus tard en ce même lieu, par d'habiles pick-pockets. Depuis, je n'emmène plus que du matériel photo bon marché à Rome. Qui a dit « paranoïaque » ?

sixtineBT.jpg

A la recherche de l'Eternel – Rome, Vatican – Printemps 1984 J'ai pris ces deux images lors de mon premier voyage à Rome en tant qu'adulte. Je m'étais déjà rendu dans la Ville Eternelle plusieurs fois durant mon adolescence, et j'avais des souvenirs émerveillés mais confus de la cité. Les trois nonnes qui cherchent leur chemin aux abord de Saint-Pierre, et le monsieur qui cherche les détails du plafond de Michel-Ange dans la Sixtine, je trouve toujours le parrallèle amusant... Et mon petit Minolta CLE faisait des merveilles dans les clair-obscurs de la chapelle.

Noël BT.jpg

Joyeux Noël, etc. Paris – décembre 1990 (?), Rome - printemps 1984 Je sais, c'est un peu forcé, comme mise en parallèle, mais, bon, c'est Noël, les grosses ficelles peuvent être pardonnées. Le monsieur avec son chien, il était là tous les hivers, devant les Grands Magasins parisiens, jouant de l'ocarina pour les passants. Le chien veillait soigneusement sur son maître aveugle, ce qui n'empêchait pas ce dernier de lui donner régulièrement des coups de pieds, histoire de se rappeler à son bon souvenir... L'image de droite, c'est dans Saint-Pierre de Rome, la lumière divine... celle qui devait manquert cruellement au monsieur du Boulevard Haussman. On se retrouve l'année prochaine, pour d'autres images, d'autres histoires tirées de mes archives. D'ici là, bonnes fêtes 

rue de l'est mars 87BT.jpg

Les danseuses – Paris, rue de l'Est – Mars 1987 Encore une image pour Paris. Les petites danseuses de la rue de l'Est, par ce soir humide de fin d'hiver, sont comme un rêve de bonheur. A l'abri de tout, derrière la porte vitrée, dans la chaleur de la salle d'entrainement. Un Paris à la Robert Doisneau, une image un peu naïve, un peu trop douce. Pendant longtemps, j'ai photographié comme çà la ville ou j'habitais. Plus tard, beaucoup plus tard, avant de quitter la capitale, j'ai trainé dans les rues pour en saisir d'autres bribes, plus dures parfois, moins évidentes. Il n'empêche, j'aime encore bien cette image d'un Paris qui, plus que jamais a définitivement perdu son innocence.

foire du trone mai 1987BT.jpg

Le temps de l'innocence – Paris, Foire du Trône, mai 1987 Le petit gamin, qui regarde avec envie les peluches que l'on peut gagner sur ce stand de la Foire du Trône, imagine-t-il que plus tard, quand il sera grand, ses rêves paraitront bien futiles devant les évènements de la vie ? Trois jours après les attentats qui viennent de frapper Paris, j'avais envie de partager un peu d'innocence. En attendant des jours meilleurs, qui arriveront, forcément.

vendeursBT.jpg

Les temps changent... Le Pirée, juin 1987, Naxos, juin 1987 Ces images sont les témoins d'un temps révolu, ou presque. Au Pirée, comme dans tous les grands ports grecs, les vendeurs de friandises et de souvenirs embarquaient à bord des ferries, le temps de l'escale, pour proposer leur marchandise aux voyageurs. Une course contre la montre s'engageait alors, car il fallait faire vite avant que le bateau ne reparte. Mais la complicité de l'équipage faisait que jamais je n'ai vu le vendeur rester à bord contre son gré. Sur la photo du bas, les vendeurs gitans sillonnaient les îles avec leur pick-up pour proposer leur cargaison de volailles, vivantes ou pas … « Fresca, fresca poulakia » grésillaient les haut-parleurs aux abords des fermes et des villages. On en rencontre encore, mais les pick-ups ont été remplacés par des camionnettes plus fringantes.

Il était une fois...

Ello-logo

En 2014 naissait Ello, un réseau se présentant comme l'anti-Facebook : pas de publicité, libre, ne marketant pas ses utilisateurs. On y entrait par cooptation, et j'ai eu la chance d'être recommandé et retenu.

Je décidai alors de consacrer cet espace à une revue commentée d'images que j'avais réalisées au cours du XXème siècle… Avec un certain succès, j'ai rapidement été suivi par quelques milliers de "followers", avec des échanges inhabituels sur ce réseau bienveillant.

Hélas, la réalité d'internet a rapidement eu raison de l'utopie d'Ello. Rebaptisé "le réseau des créateurs", ayant perdu nombre de ses membres au fil des années, celui-ci vivote en attendant de disparaitre…

On trouvera ici une re-compilation de mes posts sur Ello, dans leur version française (les originaux étaient également en anglais). In memoriam.