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Coney Island, NYC, avril 1997. Je ne me rappelle plus très bien ce bar, situé dans les rues derrière la plage de Coney Island. Ce dont je me souviens, par contre, c'est qu'il pleuvait des cordes ce jour-là. Un temps idéal pour se balader sur les planches de la plage de la Grosse Pomme. Et puis, ce dinosaure, que faisait-il là ??? Comme un écho au bar du Museum que nous avions fréquenté la veille, peut-être. Tout cela sonnait furieusement comme la chanson de Lou Reed.

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Buenos Aires, novembre 1997. Finale de la Temporada de polo à la Cancha de Polo de la capitale argentine. Nous assistons pour la première fois à un match de polo. Dur, très dur, surtout pour les chevaux. Ce jour là, un pur-sang s'est blessé en s'arrêtant brutalement sur une passe décisive. Pas de sentiments, il sera abattu hors des regards de la foule. Cet épisode n'a guère ému ces deux vieux messieurs, supporters de l'équipe d'Ellesrstina. Il faut dire que leurs champions ont gagné, lors des prolongations. De quoi faire oublier les petits détails désagréables …

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Comodoro Rivadavia, province du Chubut, Patagonie Argentine – novembre 1997. A mi-chemin entre Buenos Aires et Ushuaia, sur la Ruta 3, « Comodoro » tient sa richesse du pétrole et du gaz. Perdu au milieu de la pampa, c'est LE carrefour commercial et maritime du sud argentin. Mais dans la journée, les jeunes n'ont rien d'autre à faire que traîner sur le front de mer, au pied des monuments à la gloire des soldats des Malouines, héros de 1982. Le patriotisme argentin a la peau dure... Le soir, les abords du port sont le rendez-vous des amoureux. Ces deux-là, trop occupés, ne m'avaient même pas remarqué...

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Mon Chien - Mar Chiquita – Argentine. Décembre 1997. En revenant de Patagonie, sur la route de Buenos Aires, j'ai passé deux jours à Mar Chiquita. Lors de mes promenades, j'ai fait connaissance avec un ami chien. Plus tard, il m'a accompagné dans mes découvertes de la ville et sur les plages. Nous avons beaucoup marché ensemble, et le soir, il m'a ramené à mon hôtel. Le lendemain, il m'attendait encore à la porte... J'ai eu un ami chien à Mar Chiquita, à l'autre bout du monde. Je me demande s'il me voit et m'attend, là haut, maintenant.

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La taverne - Chora, Naxos - Grèce, juin 1997 Des Grecs, et rien que des hommes, qui discutent inlassablement politique en sirotant un café frappé ou un ouzo. Quand je dis qu'ils discutent, je devrais plutôt dire qu'ils s'énervent, s'invectivent, parlent haut et fort. C'est cela la manière grecque, lointaine héritière de la démocratie. Cette image date d'il y a plus de 25 ans, et pourtant, je suis sûr que ce soir, comme demain soir, et comme tous les soirs à venir, dans toute la Grèce, cette scène va se répéter. Des discussions animées et sans fin, qui traiteront de politique, de référendum, de « Grexit », d'Europe ou pas d'Europe... comme ces discussions sans fin qui durent depuis des années et qui mènent au dénouement imminent de la tragédie grecque moderne.

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L' »Express Santorini» au port de Naxos – Grèce – juin 1997 « Au Pirée, ce matin, justement, le ferry de 7 heures 30, c'est l'Apollon Express. Un jour sur deux, il fait la navette avec les îles. Le Santorini Express prend le relais. Ces bateaux n'ont d' « express » que le nom, ils accusent le poids des ans, s'arrêtent partout, sont souvent en retard. Mais ils ont un charme fou. On y embarque dans un désordre bruyant, en côtoyant le gitan pourvoyeur de poulets, le pope qui rejoint ses ouailles, le touristes en tongues et sac à dos, le vendeur ambulant de babioles qui quittera le bord juste avant l'appareillage. « παρακαλώ, παρακαλώ ... », les consignes inaudibles grésillent. C'est parti pour 6 ou 7 heures de traversée, ponctuée par les aller-retours au bar, pour siroter un café frappé ou grignoter un sandwich toasté insipide. » Cette histoire et bien d'autres, vous pourrez les trouver sur mon nouveau site web « A la Porte d'Apollon, une chronique grecque 1980-2015 », en ligne ici : http://bit.ly/1RVxDxy. A propos, cette photo du célèbre vieux ferry est une de mes préférées. Tout y est : le bateau bien sûr, l'homme et son fils, le frigo à glaces... Qu'ajouter de plus ?

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Yamas ! Naxos, Grèce – été 1997 « Yamas », en grec, signifie «à notre santé ». Il va sans dire que l'expression est utilisée couramment dans les tavernes, lorsque le vin local coule à flots et que les conversations s'animent. Je ne me souviens plus de quoi parlait avec véhémence le « papy », mais je me rappelle très bien l'histoire incroyable qu'avait racontée ce paysan à l'allure digne. Il était arrivé un soir la main bandée. « Que t'est-il arrivé ? » « Rien, mon âne ne voulait plus avancer, alors, pour le faire obéir, je lui ai donné quelques bons coups de poing sur le crâne. J'ai dû taper un peu fort, parce que je me suis cassé le poignet, et l'âne, lui, il est mort ! » Des histoires comme çà, il y en a quelques unes dans mon récit « A la Porte d'Apollon ». Une chronique de 35 années sur la Grèce, de 1980 à 2015. Vous pouvez découvrir ce travail ici : http://bit.ly/1RVxDxy . Désolé, pour l'instant, les textes ne sont qu'en français... mais les images parlent déjà d'elles-même. Bonne découverte !

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Tango !!! Quartier de La Boca, Buenos Aires, Argentine – Décembre 1997 Il y a quelques jours, je suis allé voir le dernier film de Carlos Saura, « Argentina ». Il a été tourné dans le quartier de La Boca, à Buenos Aires, là-même ou j'ai photographié ces joueurs de tango il y a de nombreuses années. J'ai adoré La Boca, ses devantures aux couleurs criardes, son mélange de joie et de pauvreté, et la musique, le tango, un peu partout aux coins de rue. Je n'ai rien retrouvé de tout cela dans le film de Saura. Parfois, il faut ne pas bousculer les souvenirs.

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Le soleil se couche sur l'Egée – Naxos, Grèce – Eté 1997 (?) En plein hiver, il est temps de se replonger dans quelques images ensoleillées. Le toit de la petite église de Naxos, dans les Cyclades, je m'en rappelle comme si c'était hier. Nous habitions momentanément dans une pension qui donnait sur le port, et c'est cette église que l'on voyait de notre fenêtre. Elle délimitait le cadre pour apercevoir le trafic des ferries qui entraient et venaient. Quant au chemin poussiéreux sur lequel marche le paysan rentrant du travail, c'est derrière la plage d'Aghia Anna qu'il se trouvait. A l'époque, seuls quelques 4X4 et les petits ânes fréquentaient le lieu. Inutile de dire qu'aujourd'hui la route est goudronnée et bordée d'immeubles et d 'hôtels... Ce n'est pas grave, le soleil se couche toujours sur Aghios Prokopios.

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« Cancer City » - NYC, avril 1997 « Jaws » + « Cancer City » … En ce jour très spécial pour nos amis Américains, je leur dédie ces deux images prises à New York il y a des années de cela. Les mâchoires du requin surplombaient les tables de la cafétéria du Muséum, quant au taxi, je ne sais pas pourquoi il arborait ce pastiche de publicité Marlboro... En tous cas, ces deux instantanés me vont bien en ce jour d'investiture de Donald Trump ;-)

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« Et voilà Noël... » Buenos Aires, Argentine – Décembre 1997 Ces deux images n'ont esthétiquement que peu d'intérêt, il faut bien l'avouer... Mais elles me rappellent toujours aussi précisément cette atmosphère irréelle des Noëls dans l'hémisphère sud. Que ce soit comme ici, à Buenos Aires, ou encore à Perth, en Australie, il y a pour les gens du nord comme moi un décalage climatico-temporel amusant. Les palmiers sont toujours bizarres parés de guirlandes, et les mères Noël en mini-jupe et rollers sonnent faux. Quoiqu'il en soit, Bonnes fêtes à toutes et à tous.

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Summertime Blues – Sierra Grande, Patagonie argentine – Décembre 1997 Voilà l'été, voilà l'été … Le temps d'un petit blues du souvenir des plages, des cris lointains des gamins jouant dans les vagues, des chichis et des crèmes glacées, du haut-parleur grésillant de la voiture publicitaire du cirque, annonçant son prochain spectacle. Tout cela, la chaleur en moins, les gamins de Sierra Grande, sur la côte patagonienne, devaient le ressentir quand débarquait la caravane du Cirque Australien, arrivant de nulle part dans ce bled du bout du monde. Voilà l'été, voilà l'été... le temps aussi de lever un peu le pied quant à la fréquence de ces posts, qui vont se faire plus paresseux les semaines à venir. Restez à l'écoute, et de toutes façons, on se retrouve au plus tard à la rentrée.

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Quiétude passée - Lisbonne, Coimbra – Portugal, mai 1997 Un monsieur très digne qui fait cuire son poulet « assado » en pleine rue, sous le regard bienveillant de sa femme (c'est peut-être depuis ce jour-là que je suis fan de la recette!), des étudiantes en uniforme qui participent au défilé des écoles, un tramway endormi derrière sa porte (il me fait immanquablement penser au sublime film de Wim Wenders, « Lisbonne  Story», avec la belle musique triste de Madredeus), cette affiche qui regarde le type à casquette qui regarde passer la Vierge... J'ai retrouvé ces images d'un autre temps, tirées d'un voyage au Portugal, du nord au sud, il y a presque vingt ans. Elles sentent le « fado », sonnent comme une époque vraiment passée, un peu désuète. Et contrastent tellement avec aujourd'hui...

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Enrique et Sumo – Koluel Kaike, Patagonie argentine – Novembre 1997 Ce soir commence l'Euro de football. Quel rapport avec cette image, me direz-vous ? Je crois bien que c'est la seule fois où j'ai réellement discuté longtemps avec quelqu'un à propos du foot, sujet qui, avouons-le, ne m'intéresse pas beaucoup. Opinion toute personnelle que j'avais du mal à faire à faire admettre à Enrique, qui tenait avec son chien Sumo une épicerie-bar sur la Ruta 3, à Koluel Kaike, au fin fond de la Patagonie, au beau milieu des « cabezas de mulas » et des champs de pétrole. C'était l'hiver d'avant la Coupe du Monde en France, et allez faire comprendre à un argentin que vous, français hôte de la manifestation, le ballon rond, ce n'est pas votre problème... Il n'empêche, nous avons beaucoup discuté de la France et du football autour d'une bière. Salut Enrique ! C'est qui ton favori pour cet Euro ?

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Les hommes en noir – Wall Street, New York – Avril 1997 La particularité de cette image, ce n'est pas son sujet, même si les deux « traders » de Wall Street côtoyant les ouvriers noirs ont quelque chose de symbolique. Ce n'est pas non plus le joli flou de filé que j'avais imposé à mon Leica, photo prise à la va-vite, certainement sans réellement viser. Non, l'histoire de cette image, c'est qu'elle restera à tout jamais figée dans un unique tirage réalisé au fond de mon laboratoire, car le négatif a été perdu par le labo qui devait en réaliser une série. J'avoue que j'étais assez furieux à l'époque d'avoir ainsi irrémédiablement perdu quelques dizaines d'images réalisées dans la Grosse Pomme. Cette mésaventure ne m'est arrivée qu'une fois dans ma vie de photographe, heureusement. Par contre, je n'ai jamais compté le nombre de photos manquées à cause d'un appareil que j'avais oublié de charger en pellicule …

Il était une fois...

Ello-logo

En 2014 naissait Ello, un réseau se présentant comme l'anti-Facebook : pas de publicité, libre, ne marketant pas ses utilisateurs. On y entrait par cooptation, et j'ai eu la chance d'être recommandé et retenu.

Je décidai alors de consacrer cet espace à une revue commentée d'images que j'avais réalisées au cours du XXème siècle… Avec un certain succès, j'ai rapidement été suivi par quelques milliers de "followers", avec des échanges inhabituels sur ce réseau bienveillant.

Hélas, la réalité d'internet a rapidement eu raison de l'utopie d'Ello. Rebaptisé "le réseau des créateurs", ayant perdu nombre de ses membres au fil des années, celui-ci vivote en attendant de disparaitre…

On trouvera ici une re-compilation de mes posts sur Ello, dans leur version française (les originaux étaient également en anglais). In memoriam.